Aiki-jutsu

Qu'est-ce que l'Aiki-jutsu ?

Littéralement « Technique (Jutsu ) de l’union (Ai ) de l’énergie (Ki ) ».

L’ Aiki-jutsu est une méthode de combat japonais remontant ou 9ème siècle. Elle fut longtemps pratiquée par les guerriers féodaux japonais « samouraïs« .

Aujourd’hui c’est un art de combat complet, sans compétition, utilisant l’esquive et la force de l’adversaire pour le détourner. Il reste praticable par tous, hommes, femmes, enfants. et ne demande pas de conditions physiques particulières.

Les techniques comprennent des clés sur les différentes articulations, des frappes ou des atémis, des projections ainsi que des techniques de pression sur des points précis du corps permettant un contrôle sans violence de l’attaquant. Certaines techniques se pratiquent avec ou contre les armes. Ainsi, en plus de son aspect self-défense, l’Aiki-jutsu permet d’entretenir sa forme physique et mentale et de trouver au sein du club, un bon esprit de camaraderie.

Sur les tatamis (tapis d’entraînement), la tenue de rigueur est le kimono. Le port du hakama, pantalon ample de couleur noire offrant une grande liberté de mouvement, reste l’apanage des pratiquants de niveau avancé. 

Origine de l'Aiki-jutsu

L’Aiki-jutsu est un ensemble de techniques de combat rapproché élaborées au cours des siècles du Moyen Age nippon. 

Au cours de cette période se développèrent un grand nombre d’écoles de combat avec et sans armes.

Sur le champ de bataille, la survie du guerrier était assurée principalement par ses armes. Cependant, en cas de perte de ces dernières lors du combat, ou s’il était nécessaire de maîtriser l’adversaire sans le tuer, le combattant devait avoir recours aux techniques à mains nues.

L’Aiki-jutsu s’est développé auprès de la caste guerrière et nobiliaire et est parent du Ken-jutsu, art noble du sabre.

Maître Takeda Sōkaku

Un Maître de génie Takeda Sokaku (1859-1943) fit une synthèse personnelle des différentes écoles d’arts martiaux qu’il avait étudiées. Il nomma son propre style Daïto-ryu Aïki-jujutsu. Né en 1859 au sein du clan d’Aizu (clan guerrier célèbre pour sa tradition martiale), il reçoit dès son enfance une éducation basée sur le Bujutsu (technique de combat) destinée à faire de lui un samouraï. Il étudia entre autre le Bo-jutsu (techniques de bâton long), le Jo-jutsu (techniques de bâton court), le Sumo (lutte), le Ken-Jutsu (techniques du sabre). Takeda Sokaku voyagea à travers le Japon, son Katana (sabre japonais) sur l’épaule, pour visiter les dojos, pratiquant et améliorant ses compétences martiales n’importe où il allait. Vers 1890, Saïgo Tanomo, 1er ministre du clan d’Aizu, détenteur de l’art martial secret du clan, cherche un successeur pour assurer la pérennité de cet art appelé l’Oshikiushi, art représentant l’ensemble des techniques de défense destinées aux hauts dignitaires à l’intérieur du palais Shogunal. Il remarque alors le jeune samouraï, brillant escrimeur, Takeda Sokaku, et lui transmet son art. A la mort de Saïgo Tanomo, en 1905, Takeda Sokaku devient l’héritier de l’oshikiushi. Takeda Sokaku eut des milliers d’élèves. Le plus célèbre de ses disciples fut Maître Morihei Ueshiba (fondateur de l’Aïkido). Il enseigna aussi à Maître Choi Young Shul (créateur de l’Hapkido) ainsi qu’à Maître Okuyama Yoshiji Ryuho (créateur de l’Hakko-ryu Jujutsu).

Utiliser la force de l'adversaire

Le terme « aiki » évoque une manière de vaincre en accord avec le milieu ambiant et la situation créée par l’adversaire.
« Ai » signifie union, harmonie ; « Ki » signifie l’esprit ou l’énergie interne. Le terme Jutsu quant à lui signifie art ou pratique.

Bien plus qu’un amalgame technique original, l’Aiki-jutsu est une manière intelligente de se défendre dont il faut retenir avant tout l’idée de souplesse prise dans son sens le plus large, aussi bien physique que mentale.

Le principe de « Ai » vous amène à entrer quand on vous tire ou tourner quand on vous pousse. Le premier principe fait appel à la force positive (yo) alors que le deuxième se réfère à la force négative (In). Dans les deux cas, il s’agit d’utiliser la propre force de l’adversaire.

Crédits: certaines parties du texte proviennent de l’Encyclopédie des arts martiaux de l’Extrême-Orient, que nous vous recommandons (voir Bibliographie)